Nathan Walsh

Johannie Lemire

Vous l’auriez deviné, le titre fait écho à l'exposition Spéculaires (16.06.22 - 17.07.22) de Erik Nieminen et Maude Corriveau. Ces artistes nous avaient alors présenté “un corpus de dessin et de peintures où l’espace se décline en imbrications de pans de réfractions et de transparences lumineuses.”. Les mêmes termes s‘appliquent aux œuvres pourtant bien personnelles de Nathan Walsh et Johannie Lemire.

Le travail de Nathan s'ancre dans un point de vue objectif et unique du point de fuite. Cependant, son utilisation libérale de la perspective lui permet d’éplucher les plans transparents du visible afin d’y introduire une temporalité subjective. En conséquence, la temporalité s'épanouit à l'intérieur même du moment fixé. Les dessins qu’il présente ici sont des registres intégraux du processus de détournement et résument l’acte dé-constructif et re-constructif qui fonde l’œuvre. 

À l’aide de son pinceau virtuose, Johannie Lemire mine méthodiquement  la matière opaque pour en extraire un ordre lumineux. Sa patiente labeur télescope l’espace entre le sujet et l’objet, superposant les macrostructures et les microstructures du visible. L’univers peint de Johannie est une synthèse kaléidoscopique évoquant simultanément la structure maculaire de l'œil et le cosmos capté par lui. 

La transparence et la réflexion jouent un rôle central dans l’articulation de ces chantiers conçus pour désamorcer les conceptions binaires qui nous séparent du monde. Loin de nous, donc, l’idée d'en faire des points d’inflexion autour desquels viendraient s'articuler une ontologie de la spécificité de la peinture figurative: ce serait gâcher notre plaisir.